L’endométriose est une maladie chronique inflammatoire touchant 1 femme sur 10. Elle se caractérise par la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus (en savoir plus sur mon accompagnement de l’endométriose).
Ces tissus sont néanmoins soumis aux mêmes influences hormonales tout au long du cycle de la femme.
Maladie longtemps ignorée car invisible, l’endométriose fait aujourd’hui l’objet de nombreuses études et d’une sensibilisation de plus en plus importante.
La fatigue est un symptôme courant de l’endométriose. Selon une publication d’Endovie, 54% des femmes atteintes d’endométriose déclarent souffrir de fatigue chronique.
La fatigue chronique: un symptôme courant de l'endométriose
Définition
La fatigue chronique se définit par une fatigue sévère et persistante sans cause identifiée.
Elle se manifeste par une sensation de fatigue dès le réveil et perdurant dans la journée, rendant parfois difficile l’accomplissement des tâches quotidiennes.
La fatigue chronique peut s’accompagner également de troubles de la concentration, de douleurs articulaires et/ou musculaires et/ou abdominales, de maux de tête.
Dans le cas de l’endométriose, la fatigue s’ajoute à des douleurs parfois intenses. Elle est souvent incomprise car invisible et peut s’accompagner d’un fort sentiment de culpabilité.
Les femmes souffrant d’endométriose et de fatigue chronique peuvent ainsi développer également des symptômes dépressifs.
Endométriose et fatigue chronique: les causes
Les causes de la fatigue chronique dans l’endométriose sont principalement de trois ordres :
L'inflammation chronique
Le corps est constamment dans un état d’inflammation (voir article sur l’inflammation chronique). En effet, les lésions d’endométriose étant anormales, elles alertent le système immunitaire et le corps se retrouve dans un état d’inflammation chronique.
Il lutte ainsi en permanence contre la maladie et n’a donc pas le temps de récupérer.
La douleur
La douleur engendrée par la maladie peut dégrader considérablement le sommeil. Ce dernier devient insuffisant et de mauvaise qualité, ce qui peut provoquer de la somnolence en journée.
En effet, lors des menstruations, les lésions d’endométriose saignent de la même manière que le tissu utérin mais le sang ne peut pas s’évacuer. Cela est source de douleurs qui peuvent devenir intenses. La douleur peut également être présente en dehors du cycle, au moment de l’ovulation par exemple.
A noter que la gravité de la maladie n’est pas corrélée au niveau de douleur. Ainsi une femme atteinte d’une endométriose, à un stade faiblement avancé, peut ressentir néanmoins de très fortes douleurs. C’est le cas si les lésions sont profondes par exemple ou à proximité de nerfs. A contrario, une endométriose très développée peut passer inaperçue en termes de douleur.
Les effets secondaires
Les traitements pour lutter contre l’endométriose sont souvent très lourds (traitements hormonaux, anti inflammatoires, ménopause artificielle…) et peuvent avoir des effets secondaires perturbant le repos et le sommeil.
Les chirurgies, courantes dans cette maladie (coelioscopie, ablation de l’utérus, opérations du tube digestif .. ) impliquent par ailleurs des périodes de convalescence qui peuvent être très longues. Elles provoquent également des adhérences, c’est-à-dire que les tissus entourant les organes (principalement au niveau de l’abdomen) vont perdre petit à petit leur mobilité et accentuer les douleurs déjà présentes.
Endométriose et fatigue chronique: les mécanismes en jeu
Rôle du système immunitaire et de l'inflammation
Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’endométriose se caractérise par la présence de lésions qui saignent tous les mois. Ces saignements anormaux alertent le système immunitaire.
Or, la première ligne de défense du corps fait entrer en jeu des mécanismes d’inflammation. Cette inflammation, quant elle est ponctuelle, est bénéfique. Néanmoins, dans le cas de l’endométriose, celle-ci devient chronique car le corps doit lutter en permanence contre ces lésions anormales.
L'impact du stress sur les hormones féminines
Le stress implique la sécrétion de deux hormones l’adrénaline (dont le rôle est de nous rendre plus alerte) et le cortisol (dont le rôle est de nous fournir de l’énergie immédiate).
Ces hormones vont se lier à des récepteurs présents un peu partout dans le corps pour lui dire quoi faire en réaction à ce stress.
Le cortisol est produit par les glandes surrénales situées au-dessus des reins. Hors ces glandes produisent également une partie des hormones sexuelles et notamment la progestérone. En effet, elles sont fabriquées à partir de la prégnénolone, un précurseur chimique à l’origine de toutes les hormones stéroïdiennes et sexuelles.
Hors, en cas de stress chronique, le corps va privilégier l’utilisation de la prégnénolone pour produire du cortisol, au détriment donc des autres hormones.
Il va également amplifier l’inflammation chronique, les cellules immunitaires disposant de récepteurs au cortisol.
Il est donc clair que le stress peut aggraver les symptômes de l’endométriose dont la fatigue chronique.
Endométriose et fatigue chronique: les solutions naturelles
Avant toute chose, il sera important de mettre en place une hygiène de vie permettant de réduire l’impact de l’endométriose.
Pour faire face plus particulièrement à la fatigue chronique, spécifiquement dans le cas de l’endométriose, il conviendra d’adopter les réflexes suivants :
Adopter une alimentation anti-inflammatoire
Le régime méditerranéen est le parfait exemple d’une alimentation anti-inflammatoire. Il consiste à limiter la viande rouge et à apporter au corps de bonnes sources d’acides gras (grâce à l’huile d’olive et aux petits poissons gras notamment).
En outre, la consommation de fruits et de légumes de saison à doit être privilégiée afin d’apporter à l’organisme les sources de vitamines et de fibres dont il a besoin.
Apprendre à gérer son énergie
Quand on souffre de fatigue chronique, nous avons moins d’énergie à disposition. La première étape vers le mieux-être est donc d’accepter que son corps ait un besoin plus important de repos et de ne pas ignorer les signaux de fatigue.
En effet, plus vous ignorerez les messages que votre corps vous envoie, plus celui-ci cherchera à se faire entendre.
Apprendre à gérer son énergie c’est donc :
- Se coucher avant minuit (voire plus tôt si besoin) et à des heures fixes
- Faire une sieste si cela est possible ou a minima s’accorder des temps de pause réguliers
- Savoir dire non si on ne possède pas l’énergie suffisante pour faire une activité
- Accepter de ne rien faire à certains moments (ce n’est pas de la fainéantise)
- Remercier son corps qui donne l’opportunité de prendre soin de soi
Apprendre à gérer son stress
Astuces rapides anti-stress
Voici quelques astuces rapides anti-stress :
- Penser à une image positive ou à un souvenir heureux, pour faire croire à votre cerveau que la situation n’est pas menaçante. Par exemple, si vous devez parler en public et que cela vous stress, pensez à un évènement agréable avec vos amis, un film qui vous a plu etc
- Utiliser l’énergie mobilisée par le cortisol. Rappelons qu’en réaction au stress, le corps produit du cortisol. Cette hormone permet de disposer d’une énergie suffisante en cas de combat ou de fuite. Le mieux est de dissiper cette énergie accumulée en marchant 10 minutes par exemple ou en prenant de grandes respirations successives
- Rire. Le rire est le meilleur remède face au stress. Vous pouvez regarder un film ou voir un spectacle comique, lire un livre humoristique, écouter un podcast ou regarder des vidéos drôles, vous avez l’embarras du choix !
- Être altruiste. Des études ont démontré que rien que le fait de regarder des personnes agir avec bienveillance améliore notre réponse immunitaire. On ne vous demande pas de partir en voyage humanitaire mais seulement quelques actions tournées vers les autres au quotidien (par exemple dire un compliment) suffisent pour diminuer le stress.
Gérer le stress sur le long terme
Sur le long terme, d’autres actions peuvent être mises en place pour lutter contre le stress :
- Analyser son quotidien pour trouver les sources de stress et faire en sorte de les supprimer ou au moins de les atténuer
- Adopter une routine vous permettant d’évacuer pendant au moins une heure le stress de la journée (sans écran, sans livre) : balade, sport, méditation, activité manuelle…
- Réfléchir à un plan B, si la source du stress n’est pas supprimable, pour pouvoir la contourner. Par exemple, si tous les matins votre transport pour aller au travail vous stress (bouchons, transports en communs …), peut-être existe-t-il des solutions alternatives qui pourraient en limiter l’impact négatif (co-voiturage, télétravail, changement d’itinéraire…)
Endométriose et fatigue chronique: les plantes adaptogènes
Les plantes adaptogènes permettent à l’organisme d’augmenter sa résistance à des stress variés et de manière non spécifique (d’où le terme « adaptogène »). Elles sont également très efficaces contre la fatigue.
Voici quelques plantes qui peuvent être utiles pour lutter contre le stress et la fatigue chronique. Attention, il s’agit de béquilles qui ne remplacent pas la mise en place d’une bonne hygiène de vie.
- Le ginseng
- La rhodiole
- La griffonia
- L’éleuthérocoque
- L’ashwagandha
L’utilisation de ces plantes est déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants de moins de douze ans. N’hésitez pas à vous faire conseller par un professionnel pour savoir quelle plante est la mieux adaptée à votre situation.