Végétarien, vegan, végétalien, pesco-vegétarien…. autant de termes pour désigner des régimes alimentaires différents. Mais tous ont un point en commun: l’absence de consommation de viande. Alors faut-il arrêter de manger de la viande? Existe-t-il d’autres sources de protéines et comment bien les choisir?
Les protéines, une source essentielle en acides aminés
Le rôle des acides aminés
L’Etre humain est constitué de cellules qui, pour fonctionner, ont un besoin quotidien en acides aminés (molécules composant les protéines).
Il existe 20 types d’acides aminés mais le corps ne peut pas en fabriquer 8 d’entre eux. C’est pour cela qu’on les appelle « acides aminés essentiels« , car ils doivent être apportés par l’alimentation.
8 acides aminés essentiels: valine, leucine, isoleucine, thréonine, méthionine, lysine, phénylalanine, tryptophane
Les acides aminés ont une multitudes de fonctions dans l’organisme:
- maintient de la structure des cellules
- production d’ enzymes et d’ hormones (insuline, adrénaline etc)
- apport d’énergie au corps
- production de protéines essentielles à notre corps (collagène, kératine, hémoglobine etc)
Contrairement aux glucides et aux lipides, les acides aminés ne sont pas stockés dans le corps, il est donc nécessaire d’avoir un apport quotidien en protéines.
Quelles sont les sources d’acides aminés essentiels?

Comme vous pouvez le constater, la viande est loin d’être l’unique source de protéines (et donc d’acides aminés).
Il est interessant de constater qu’une alimentation intégrant des oeufs, du fromage (de préférence au lait cru) et des fruits à coque (amandes, noix etc) permet de couvrir l’ensemble des besoins en acides aminés!
Mais alors pourquoi consommer de la viande?
La viande: des atouts nutritionnels….
Hormis l’apport en acides aminés, la consommation viande permet d’apporter à l’organisme d’autres éléments essentiels:
Le fer
Le fer joue un rôle important notamment dans la fabrication des globules rouges, des muscles et de l’ADN. Nous en trouvons également dans les algues, les olives noires, les pêches et abricots secs, la purée de sésame, les graines de tournesol, les amandes et noisettes, le cacao non sucré.
Pour une bonne assimilation du fer végétal, il conviendra de l’associer avec des bonnes sources de vitamine C (dans les fruits!).
Le zinc
Le zinc participe à de nombreuses fonctions de l’organisme comme la croissance, la reproduction, le système immunitaire. On en trouve également dans les huîtres, les noix du Brésil et de pécan, les graines (de chia, lin, tournesol), le jaune d’oeuf cru et le fromage.
Le selenium
Le selenium est utile dans le processus de protection et de réparation des cellules ainsi que pour le bon fonctionnement de la thyroïde. On en trouve également dans les noix du Brésil et en moindre quantité dans les noix de macadamia, les pistaches, les graines de tournesol et les céréales complètes.
La vitamine B
La vitamines du groupe B participent à de nombreuses fonctions de l’organisme et notamment au bon fonctionnement du sytème nerveux (en particulier la vitamine B12). Nous pouvons trouver la quasi totalité des vitamines du groupe B dans les végétaux et les laitages. En revanche, la vitamine B12 ne se trouve que dans les aliments d’origine animale: viande, oeufs, fromage, poissons et fruits de mer.
… mais qui s’accompagne d’une acidification de l’organisme
Comme nous venons de le voir, nous pouvons tout à fait avoir une alimentation équilibrée sans consommer de la viande (rouge, blanche voire même poisson).
Selon l’OMS, nous devrions consommer de la viande rouge 3 fois par semaine au maximum pour une quantité équivalente à la paume de la main. Au-delà, les études démontrent un risque accru de cancer colo-rectal.
Un élimination partielle via les reins
La consommation excessive de viande (mais aussi d’autres sources de protéines) implique également un apport important d’acides aminés dont le surplus devra donc être éliminé par les reins. Hors ces derniers ne pourront en évacuer qu’une partie, l’excédent restant repartira dans la circulation sanguine.
Comme leur nom l’indique, les acides aminés sont acides et viennent acidifier l’organisme s’ils sont en excès.
Entrainant également une déminéralisation
Pour neutraliser cette acidité, le corps va donc puiser dans les éléments alcalins, c’est à dire les minéraux (que l’on trouve notamment dans les os, les ongles, les cheveux etc). Les acides neutralisés se transforment en cristaux solides et vont être stockés un peu partout dans le corps provoquant douleurs, irritations, démangeaisons etc.
L’acidification de l’organisme est donc associée à une déminéralisation qui se matérialise par exemple par des chutes de cheveux, des ongles cassants, des os fragiles etc mais elle peut également venir amplifier des douleurs présentes dans certaines maladies chroniques comme l’endométriose, la fibromyalgie…
Alors quelle alimentation adopter?
L’alimentation spécifique selon Pierre-Valentin Marchesseau

Pierre-Valentin Marchesseau est le fondateur de la naturopathie en France. Il a observé que le tube digestif de l’Homme est similaire à celui des grands singes.
Hors que mangent les grands singes? 80% de végétaux crus et 20% d’insectes, oeufs, etc
L’alimentation spécifique, et non encrassante pour l’être humain, serait donc similaire. C’est à dire que notre alimentation devrait être composée à 80% de fruits et légumes crus et à 20% de sous-produits animaux (oeufs et produits laitiers crus).
Cette alimentation, bien que difficilement réalisable dans nos conditions de vie actuelle, devrait être néanmoins vers ce quoi nous devrions tendre.
Etre végétarien ou vegan: une fausse bonne idée?
Le régime végétarien présente de nombreux avantages mais également très encrassant pour l’organisme car il implique une consommation importante de légumineuses et de céréales.
Le régime vegan quant à lui va plus loin en éliminant totalement les sous produits animaux (oeufs, fromages etc) et implique donc de se complémenter en vitamine B12.
L’idéal serait donc un régime de type pesco-végétarien (de type méditerranéen), c’est à dire sans viande mais en conservant le poisson et les fruits de mer.
Le « régime » flexitarien: la solution?
Pour ceux qui ne souhaitent pas arrêter de consommer de la viande, et/ou qui n’aiment pas le poisson, une alimentation de type flexitarienne peut être une bonne alternative.
Etre flexitarien, c’est être végétarien en grande partie mais s’autoriser à manger de la viande de temps en temps (1 à 2 fois par semaine voire moins).
Il ne s’agit pas vraiment d’un régime mais plutôt d’un mode de vie où l’on privilégie la cuisine maison, les produits naturels (et non industriels) et les protéines de qualité. La viande sera choisie avec attention en fonction de son origine et des contions d’élevage notamment.
De nos jours, beaucoup de personnes ont adopté ce type d’alimentation qui présente l’avantage de se rapprocher d’une alimentation santé tout en restant flexible. C’est aussi sans compter les bienfaits écologiques d’une moindre consommation de viande mais cela est un autre sujet!